Décroissance versus réchauffement climatique
"Le véritable but de la décroissance est de rétablir les équilibres (environnements naturels, sociaux, sociétaux, etc.) à travers les comportements économiques, jusqu'à un point optimal. Ceci nécessite, précisément, de recréer l'équilibre psychique fondant ces comportements."
Tack G., L'identité biologique de la société économique, Encadré n°2, Tome 10, coll. ISSH
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Six points fondamentaux sur la décroissance
Le paradigme de la décroissance couve encore de très nombreuses ambigüités et controverses. Notamment, d'abord, dans les imaginaires de grands nombres d'individus, il est souvent associé, à tort, à l'esprit des paradigmes historiques concurrents aux capitalismes (néo)libéraux (communisme, socialisme, etc.)[1]. Or, d'après l'Ingénierie des Sciences Sociales & Humaine (ISSH), ce paradigme a sa propre logique, indépendante de celles de ces derniers. Ensuite, il peine à s'imposer face à un argument puissant et sensible brandi par ses détracteurs comme épouvantail : celui de la dégradation structurelle de la qualité de vie des populations des nations développées, voire au-delà. En passant, nous démontrons méthodiquement dans le Tome 10 de l'ISSH que la doctrine néolibérale est une négation du bien-être de tout Être vivant. Toutes ces ambigüités et controverses empêchent l'indispensable centralisation de la décroissance comme leitmotiv politique face au réchauffement climatique. Voici 6 points (Extraits de L'identité biologique de la société économique, Encadré n°2, Tome 10, nouvelle version, coll. ISSH) qu'il faut savoir sur la décroissance face au réchauffement climatique.
1. La décroissance comme solution de base face au réchauffement climatique
Face à l'urgence du réchauffement climatique, la décroissance est la principale clé structurelle capable de le ralentir, voire de le stopper. En effet, l'on peut établir une causalité théorique (voir Tome 10 de l'ISSH), voire pratique, entre paradigme néolibéral et réchauffement climatique. Or, la viabilité de ce paradigme repose exclusivement sur le principe de la croissance perpétuelle. La décroissance étant la négation de la croissance perpétuelle, elle se pose alors comme solution naturelle et structurelle de base pour la lutte contre le réchauffement climatique. En tant que solution de base, sans elle, toute dynamique visant à sauvegarder la planète du réchauffement, est une fuite en avant, voire un coup d'épée dans l'eau. Car tous les efforts allant dans ce sens seraient systématiquement annihilés par les fréquences et amplitudes élevées de consommation des Biens & Services et, donc, des ressources naturelles. […]
2. La décroissance associée à la politique de la demande
Mettre en place une politique de décroissance suppose de restreindre l'innovation. En effet, d'une manière générale, l'innovation est une réponse proportionnée à la libération du potentiel du désir humain (à distinguer des besoins humains). Littéralement, en ce qui concerne la consommation en profondeur[2], chaque unité d'innovation correspond à une unité de désir libérée. Or, pour les générations actuelles, la décroissance correspond à l'absence de réponses[3] apportées à diverses unités de désir libérées ; et pour les générations futures, elle correspond au gel de la libération du potentiel du désir humain. Dès lors, la décroissance ne peut, principalement, qu'être associée à la politique de la demande. […].
3. La subordination des « technologies vertes » à la décroissance
Pour les générations actuelles, comme le but, normatif, de la décroissance est ici de lutter contre le réchauffement climatique, ne seront prises en compte que les unités de désir pouvant être satisfaites via une innovation compatible avec ce but. Et les innovations compatibles avec le but de la décroissance sont, entre autres, les « technologies vertes ». Dès lors, l'on ne doit pas opposer décroissance et « technologie verte » face au réchauffement climatique. Ainsi, inféoder l'innovation à la décroissance impose d'atrophier l'innovation et de lui attribuer de nouvelles normes en la plaçant sur des « rails verts ». C'est sur ces « rails verts » qu'elle avancera afin de libérer son nouveau potentiel dans un modèle soutenable. « L'innovation verte » empêche la rupture radicale de la production de richesses par un paradigme de la décroissance. Elle amortit ainsi ses effets délétères. La décroissance a sa propre logique, ses propres mécanismes et n'est valable que pour un temps. C'est-à-dire que, d'un point de vue temporel, elle n'œuvre qu'à titre de transition.
4. La décroissance comme transition vers un modèle soutenable
Autant il faut logiquement rejeter la croissance perpétuelle, car elle rompt divers équilibres (psychiques, environnementaux, sociaux, sociétaux, etc.), autant l'on ne peut admettre une décroissance perpétuelle. Car cette dernière romprait aussi divers équilibres entraînant systématiquement, par exemple, des dictatures et totalitarismes féroces. En fait, la décroissance ne doit être activée que comme outil de transition menant à l'établissement ou au rétablissement de divers équilibres rompus, en l'occurrence, par la logique de la croissance perpétuelle. La décroissance est un moyen menant vers un modèle soutenable.
5. Décroissance et pauvreté ?
La décroissance est synonyme de diminutions de l'activité économique et donc, dans l'absolu, de production de richesses. Mais diminution de production de richesse, dans l'absolu, ne veut pas forcément dire diminution de la qualité de vie[4] ni augmentation de la pauvreté. Tout dépend de l'idéologie ou du paradigme régissant spécifiquement la décroissance. […]
6. Décroissance et retour aux équilibres
La décroissance est favorable au développement des technologies vertes. Mais ceci n'intervient que de manière incidente. En d'autres termes, l'absence de ces technologies n'empêcherait pas la dynamique de décroissance. Car le véritable but de la décroissance est de rétablir les équilibres des environnements naturels, sociaux et sociétaux, etc. à travers les comportements économiques. Ceci nécessite, précisément, de recréer l'équilibre psychique fondant ces comportements. Ce sont des niveaux d'équilibre rompus, en l'occurrence, par le principe de la croissance perpétuelle du paradigme néolibéral. Ramener ces comportements à ces niveaux passe indubitablement par l'absence de réponses aux unités de désir libérées en l'Être humain. Cette absence de réponses réduit structurellement les fréquences et amplitudes de la consommation des Biens & Services et, donc, des ressources naturelles. […]
[1] Dans la planète, de nos jours, ils sont très nombreux, les individus ayant une aversion particulière au communisme et/ou au socialisme.
[2] Voir Tack Guy Rostin, L'identité biologique de la société économique, Tome 10, collection Ingénierie des sciences sociales & humaines.
[3] Ibid.
[4] Voir Tack Guy Rostin, L'identité du bonheur, Tome 13, collection Ingénierie des sciences sociales & humaines.
