L'identité de l'universalisme

Dans cet ouvrage, sont analysées deux visions conceptuelles antagonistes dites de l'universalisme.

La première, de mouvement centripète, tend à ramener les identités de l'univers dans la nation et fait d'elle un univers en miniature. L'on parle alors de l'universalisation de la nation. La dynamique de sa structure est rendue possible par une morale universelle et, donc, par une liberté universelle. Les ajustements associés à la liberté universelle, afin de garantir l'harmonie entre communautés, sont réalisés par un contrat social flexible. Ce déploiement concrétise l'esprit de l'universalisme, notamment le principe d'égalité appliqué à la liberté. Sauf accord par un contrat social entre communautés, sa logique permet l'expression de toutes les particularités des communautés installées dans la nation universalisée. Ceci résume l'identité de l'universalisme.

La seconde, de mouvement centrifuge, exporte, voire impose, l'identité de la nation au reste du monde. Fondée sur une morale sectorielle, elle ne produit qu'une liberté sectorielle insuffisante pour garantir l'universalisme. Ce modèle, observé par exemple en France, traduit l'assimilationnisme, antagoniste à l'universalisme. Par conséquent, revendiquer l'universalisme, mais concevoir son système sur l'assimilationnisme brouillent la lisibilité du modèle français. Ce brouillage ouvre les portes aux controverses, mais surtout à l'arbitraire. Les décisions liées à cet arbitraire dépendent de l'atmosphère sociétale et politique de la nation, voire du monde. Par ailleurs, parce qu'il est centrifuge, ce modèle déploie des suprémacismes ; il est un puissant levier de tension, d'instabilité sociétale et de communautarisme.

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