
L'identité biologique de la raison
L'existence et les mécanismes naturels du déterminisme biologique imposent un statut de phénomène, et non de faculté, à la raison. Ceci veut dire, ni plus ni moins, que la raison n'est pas innée. C'est le fruit de l'expérience. Elle émerge avec la création d'un espace de souveraineté du "moi" dans la conscience. Précisément, cet espace est exempt de toutes influences endogènes, celles du déterminisme biologique, et exogènes, celles liées aux interactions de l'individu avec ses divers environnements (famille nature, société, etc.). Il permet à l'individu de s'imposer des choix minimisant, voire neutralisant, les effets papillons négatifs ou externalités négatives.
La création de l'espace de la raison dépend de plusieurs variables dont la principale est la morale. Dès lors, la morale est une composante de la raison. Or, suivant la subordination de la dynamique du conscient à celle de l'inconscient, les sources de la morale ne peuvent en aucun cas être endogène. Précisément, l'Homme ne peut absolument pas être un Être moral.. Par conséquent, l'hétéronomie de la volonté est une étape incontournable à la formation de l'autonomie de la volonté. En d'autres termes, l'émergence de l'autonomie de la volonté repose nécessairement sur l'hétéronomie de la volonté.
L'existence du déterminisme biologique, sa fonction et ses mécanismes invalident de manière radicale toutes les théorie de Kant sur la raison. Toutes les erreurs et fautes de Kant partent de l'ignorance du puissant impact de ce déterminisme. De cette ignorance, il assigne à la raison un statut de faculté en lieu et place de phénomène naissant avec l'expérience. Ces erreurs empêchent, dès leurs origines, la concrétisation des ambitions affichées par la philosophie des Lumières. Elles apportent beaucoup de vigueur au principe communément appelé Realpolitik. C'est le principe jumelant un discours contraire à la pratique.